Chers tous,
Bienvenue dans l'édition #5 de Tête Chercheuse. Que vous m'accompagniez depuis le premier numéro ou que vous veniez tout juste de me rejoindre, merci de me lire.
Je sais, je sais. Cela fait un (très) long moment que vous n’avez pas eu de mes nouvelles. J’ai culpabilisé une seconde, avant de réaliser que j’avais tout simplement d’autres priorités, d’autres impératifs. Et peut-être aussi le cerveau un peu embué ces derniers temps, pas assez clair pour pouvoir cheminer, ni poser des mots sur des pensées. Mais je suis de retour, et plus que le temps que j’ai fini par trouver, c’est surtout l’envie qui est revenue. Pas l’envie de partager, que j’ai toujours eue, mais l’envie d’écrire. De me poser devant une feuille blanche et de laisser mon esprit divaguer et mes mains enchaîner les mots, les phrases.
Le temps, l’envie. C’est justement de ça dont je vais parler aujourd’hui. En mai dernier, lorsque j’étais en voyage en famille à Malte, j’ai réalisé que les derniers jours étaient un poil longs. Que j’avais envie de rentrer à la maison, de retrouver mes habitudes, ma routine. Ma routine ? Ce mot que j’ai toujours considéré comme une no-go zone, une angoisse qui me donnait des frissons rien qu’à l’entendre ? Et bien oui. Je crois qu’avec le temps, j’ai appris à apprécier tout ce que j’ai toujours fui dans ma vie. Et à en avoir envie lorsque je ne les avais plus.
Dans cette cinquième édition, ma Tête Chercheuse a cherché à comprendre pourquoi et comment je chérissais maintenant tout ce que j’ai toujours rejeté auparavant. 🧠 🔍
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Au programme :
Le Mal(te) du pays
La bougeotte, répulsive de la routine
Un tournant à l’aveugle
Ménage affectif
Une évolution sous-jacente
Cavalier seul
La peur, cet ennemi qui vous veut du bien
Quand la tête cherche, la tête trouve
⌚ Temps de lecture : 11 minutes.
Le Mal(te) du pays
Mai 2024, Gozo. Il fait beau, les hôtels sont superbes, les paysages sont magnifiques, je suis avec ma famille. Que demander de plus ? Pourtant, je n’arrive pas à profiter pleinement de ce voyage. Je pense toujours aux choses qui me relient à mon quotidien. Mon agence, mes clients, mon cheval, ma maison. Impossible de décrocher. Je suis partagé entre l’envie de mettre ma vie entre parenthèses le temps de quelques jours et l’envie de rentrer chez moi. Petits malaises émotionnels que je ne comprends pas. Je sais qu’il faut savoir couper pour revenir encore meilleur. Ce n’est pas de la culpabilité, ni de la charge mentale (enfin si, un peu tout de même, mais pas en majeure partie), j’avais juste envie de retrouver mon quotidien.
La bougeotte, répulsive de la routine
Le quotidien, la routine. Tout ce que j’ai toujours vomi. Voilà que c’est ce qui me manque aujourd’hui. Moi qui, il y a quelques années de cela, avais la bougeotte. Mes quatre déménagements en un an seulement. Mes multiples voyages aux quatre coins du monde. Mes expériences professionnelles à l’étranger. Lorsque je n’étais pas en déplacements, ma semaine type était lundi-mardi à Paris, mercredi-jeudi à Bordeaux, et vendredi-samedi-dimanche en Provence. Combien de fois me suis-je dit “Comment font les gens ? Dormir tous les soirs dans le même lit, quelle angoisse !”. Je prônais le mouvement, je ne restais pas en place. Mon quotidien était un fourmillement, des courses frénétiques, tout le temps. Mais à Paris, cela me semblait normal. On peut dire ce que l’on veut, mais pour avoir vécu à plusieurs endroits en France et dans le monde, Paris fait partie de ces villes qui ont une énergie particulière. Elle grouille. Je crois qu’elle stimulait encore plus ce côté-là de moi, qui ne tenais pas en place. J’ai déménagé à Bordeaux après un an à Paris. Je me suis ennuyé. Je rentrais tous les week-ends à Paris. J’ai eu la chance de pouvoir avoir ces deux appartements en même temps. Je ne voulais pas lâcher celui de Paris, pas tout de suite. Je ne sais plus pourquoi exactement, mais peut-être qu’au fond, je savais que je ne serais pas pleinement épanoui à Bordeaux. J’ai tenu ce rythme trois mois puis j’ai donné mon préavis au propriétaire et suis rentré définitivement à Paris. C’était cool. Je travaillais beaucoup et dormais peu. Après mes journées de travail, je sortais toujours. Pour boire un verre, voir une expo, un vernissage, tester un nouveau restaurant, me balader. Et j’adorais ça. J’avais soif d’énergies, de vie. Une soif presque insatiable.
Un tournant à l’aveugle
Dix ans plus tard, je réalise que ma vie a drôlement changé sans que j’en ai conscience. Pas à ce point en tout cas. J’ai fini par quitter Paris car j’avais très envie de remonter à cheval, de refaire du concours. J’ai eu une superbe opportunité professionnelle en Provence et, en même temps, mes parents sont tombés malades. Tout se goupillait plutôt “bien” (avec beaucoup de guillemets) : un tremplin pour ma carrière, la possibilité de remonter régulièrement à cheval et être près de mes parents pour m’en occuper. Le rythme s’est inversé et je remontais à Paris le week-end.
Est-ce les événements de la vie qui m’ont amené vers ce qui me répugnait avant ? Peut-être. En préparant cette édition de ma newsletter, j’avais très envie de vous partager cette anecdote sur la routine. Mais en y réfléchissant, je me suis rendu compte que d’autres choses avaient aussi évolué chez moi, sans que je m’en aperçoive.
Ménage affectif
Avant, je fuyais la solitude. J’aimais être entouré. Jamais de beaucoup de personnes (je n’ai jamais apprécié les gros groupes, les bandes) mais de quelques personnes, tout le temps. Être seul ? Jamais ! Je ne faisais rien seul. Jamais. Même mon média Le Cavalier Bleu, aujourd’hui devenu mon agence de communication et marketing, je ne l’ai pas fondé seul. J’aimais avoir beaucoup d’amis, connaître beaucoup de monde, faire des rencontres, parler à plein de gens, etc. Aujourd’hui, je chéris la solitude. Et je ne dis pas ça parce que j’ai un enfant, c’était le cas bien avant. J’ai fait un tri drastique dans mon entourage. Je n’alimente plus les relations superficielles. J’ai également mis un terme à des amitiés de longue date, des personnes avec qui j’ai pourtant de merveilleux souvenirs et qui ont fait beaucoup pour moi par le passé. Et c’est complètement ok. Je suis à l’aise avec ça. La valeur d’une amitié ne se mesure pas à sa durée, ni à son passé. Si cette relation ne me correspond plus depuis un moment, si je ne me sens plus aligné avec l’autre personne, je prends mes distances (là où avant je prenais sur moi pour conserver et alimenter sous couvert de culpabilité — breaking news: cela n’apporte rien de bon à personne, au contraire —). Cela ne veut pas dire que j’oublie tout et que je raye cette personne de ma vie, peut-être même que l’on se retrouvera plus tard. Je réajuste simplement en fonction de ce dont j’ai envie ou besoin. Et je sais que j’ai fait le bon choix quand la relation ne me manque pas. Je préfère moins mais mieux. Moins de relations, mais des relations plus authentiques, plus en accord, qui m’apportent plus, plus vraies.
Une évolution sous-jacente
Hier soir, alors que je réfléchissais au contenu de cette newsletter, j’ai réfléchi au pourquoi. Pourquoi est-ce que je m’éloigne de certaines personnes ? Est-ce le temps qui a passé et qui a apporté avec lui son lot de déceptions, de conflits ? Je ne crois pas.
En y repensant, je me souviens que je me construisais beaucoup sur les autres. J’avais envie d’être apprécié, peut-être même peur d’être rejeté. “Il va penser que… Elle va me trouver… Je suis sûr qu’ils se disent que…” : des phrases qui traversaient mon esprit plusieurs dizaines de fois par jour. “Est-ce que je devrais dire ceci ? Ou plutôt cela ? Et si je ne dis rien, c’est bizarre non ? Le silence c’est ennuyeux ? Que pensent-ils de moi ? Comment est-ce qu’ils me voient ?”. Je ne m’opposais jamais vraiment, privilégiant la bonne entente. Je cherchais beaucoup d’approbations. Avant de me lancer, j’en parlais à plusieurs personnes pour avoir leur aval. Si j’étais dans une situation particulière, je la partageais pour avoir des avis. J’étais complètement influençable. Mais je trouvais ça complètement normal.
La vie, les expériences, les épreuves ont fait que j’ai changé. Je ne fais pas de psychologie de comptoir mais je me suis rendu compte que si mes besoins avaient changé, c’est que j’avais changé moi-même. Ma nature a changé. Je pense que j’ai évolué et j’ai appris à transformer mes peurs en confort, mes points de faiblesse en roc solide.
Cavalier seul
Aujourd’hui, la routine me rassure. Sûrement parce que je sais que j’ai assez de libertés pour en sortir et la casser si j’en ai l’envie ou en ressens le besoin. Aujourd’hui, la solitude est mon plus grand luxe. Les moments n’ont jamais été aussi riches que lorsque je suis seul. En concours, je ne passe plus des heures à la buvette ou en bord de piste. Je suis campé aux boxes, bien tranquille. Je suis très indépendant — au grand regret de la personne qui partage ma vie aujourd’hui — et pourtant je n’ai jamais été aussi serein. Je ne cherche plus l’approbation des autres et me fiche de ce qu’ils peuvent penser car aujourd’hui, je sais que ce que je fais est aligné avec mes valeurs.
En réévaluant mes perceptions et en acceptant ce qui me faisait peur, j'ai pris confiance en moi et j’ai réussi à trouver un équilibre. Ou plutôt l’équilibre. Celui avec lequel je suis à l’aise, celui qui me permet d’avoir tout ce dont j’ai besoin pour grandir et m’épanouir.
La peur, cet ennemi qui vous veut du bien
Et c’est seulement en écrivant ces lignes que je réalise. Je me rends à l’évidence : les peurs, quelles qu’elles soient ; de l’ennui, de la solitude, du rejet, du jugement, et toutes les autres encore ; nous tiennent à l’écart de cet équilibre. Parce qu’on les fuit, on trouve du confort dans la situation opposée. À partir du moment où on les tolère, où on les accepte, voire le moment où on les surmonte, elles deviennent un socle sur lequel on peut s’appuyer, et peut-être devenir une source de réassurance et parfois même, une de nos plus grandes forces.





Quand la tête cherche, la tête trouve…
Petit guide des meilleurs conseils que j’ai pu recevoir, apprendre ou partager au fil du temps.
Apprivoiser la routine : J’ai longtemps vu la routine comme un carcan d’ennui. Même si elle a mauvaise presse, elle n’est pas synonyme de monotonie. Intégrez des habitudes régulières et gardez de la flexibilité. Voyez-la plutôt comme un ancrage qui vous permet de mieux gérer les imprévus. Bien pensée, elle structure, réduit le stress et la charge mentale ; et augmente votre productivité.
Cultiver sa solitude : Être seul peut sembler effrayant, surtout dans une société qui valorise l'interaction constante. Cependant, la solitude n'est pas synonyme d'isolement. Je ne subis plus, ni les situations, ni les autres. Elle est une opportunité de se reconnecter avec soi-même, de réfléchir et de se ressourcer. La solitude m'a permis de mieux me connaître et de renforcer ma résilience.
Développer la confiance en soi : Vous vous connaissez mieux que quiconque. Prenez des décisions basées sur vos propres valeurs et convictions. Réduisez votre dépendance à l'approbation des autres. Écoutez votre intuition, par expérience, je peux dire qu’elle a souvent raison.
Gérer les relations : Faites un tri dans vos relations, privilégiez la qualité à la quantité. Je n’alimente que des relations authentiques et profondes. N'hésitez pas à mettre fin aux relations qui ne vous correspondent plus, que vous subissez, même si ce sont des amis d’enfance. C’est ok de ne plus être en accord et d’évoluer différemment, cela ne fait pas de vous une mauvaise personne.
Accepter le changement : Rebattez les cartes. Régulièrement. Réévaluez souvent vos perceptions et vos priorités.
Faire face à ses peurs : Identifiez vos peurs (ennui, solitude, rejet, jugement, etc). Apprenez à les tolérer et à les accepter plutôt que de les fuir. Transformez-les en forces sur lesquelles vous pouvez vous appuyer.
Trouver son équilibre : Cherchez l'équilibre qui vous convient, pas celui que les autres attendent de vous. Alignez vos actions avec vos valeurs personnelles.
Et vous, y a-t-il une peur que vous avez réussi à transformer en force ? Quels changements ont transformé votre vie et comment les avez-vous acceptés ? Quelles sont vos peurs et comment y faites-vous face ? Votre histoire peut aider et inspirer, n’hésitez pas à la partager en commentaire.
Petit aparté. Afin de maintenir le rythme d’un mercredi sur deux, et pour éviter qu’elles ne soient trop longues, j’ai décidé de scinder et d’alterner les newsletters. L'une portera sur un sujet personnel, avec des réflexions plus profondes comme ici, tandis que la suivante sera consacrée à mes dernières trouvailles et récents coups de cœur. J’espère que ces nouveaux formats vous plairont.
Vous m’en direz des nouvelles,
AC
Dans le rétro
Et parce que depuis que j’ai eu trente ans je me dis que c’était mieux avant ; il y aura bien évidement, à chaque fin de newsletter, un petit clin d’oeil pour que l’on regarde ensemble dans le rétro (c’est le nom de ma playlist vintage sur Spotify). Comme un petit PS, un shoot de good vibes. Une petite piqûre qui viendrait dire “Hey toi, tu vieillis grandis tu sais !”. (Vous noterez la concordance entre le sujet de cette newsletter et ce choix de chanson !)
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